- LP PCSP - 2016 ; ENSOSP
- Je suis originaire d’Ancenis en Loire-Atlantique et je suis actuellement Lieutenant 1ère classe de sapeur-pompier professionnel au SDIS du Haut-Rhin.
Mon témoignage en tant qu’ex-étudiant de l’Université de Poitiers sur le site de Niort, à destination des étudiants est là pour faire part de mon parcours universitaire et professionnel. Lorsque j’étais étudiant, j’ai parfois eu du mal à me projeter et à percevoir les opportunités professionnelles qui s’offraient à moi.
Je dirais en introduction que mes choix universitaires ont principalement été conditionnés par mon objectif professionnel. Je pense que c’est une démarche qui stimule la motivation et qui permet de se mettre des objectifs au fur et à mesure de sa progression universitaire. En sachant ce que l’on veut, et c’est peut-être cela qui est compliqué, il est plus simple de savoir pourquoi on travaille et de savoir dans quelle direction on souhaite poursuivre. C’est simple de l’écrire ou de le lire, mais c’est ce qui m’a permis de nourrir ma motivation au fil des journées de cours et de travaux dirigés !
Cette petite introduction n’est pas anodine puisque je suis issu d’un baccalauréat STMG, le seul de la promotion parmi tant de bac S, je ne vous explique pas les petites blagues des uns et des autres, mais c’était de bonne guerre, ça permet de démystifier les clichés !
J’ai souhaité poursuivre mes études en DUT HSE dans le but de devenir sapeur-pompier professionnel non officier. Pour ce faire, j’ai effectué une année de remise à niveau scientifique à la faculté des Sciences d’Angers. Cela m’a permis de postuler l’année suivante en DUT HSE à Niort. C’est au cours de la première année, en partie grâce aux intervenants extérieurs, que j’apprends de manière plus concrète à prendre de la hauteur sur les missions de la sécurité civile. Etant sapeur-pompier volontaire, j’avais déjà un attrait pour ce milieu professionnel, et les cours m’ont permis d’élargir ma vision sur les missions qui lui sont dévolues. L’avantage du DUT HSE est sa pluridisciplinarité, avec « un vernis épais » puisque chaque matière était relativement approfondie, mais restait généraliste. Nous avions donc une bonne base sur les grands principes de plusieurs matières, ce qui permet de ne pas être un expert dans un domaine précis, mais plutôt d’avoir une sensibilisation plus large et relativement stable (tout dépend de l’attrait de chacun pour chaque matière…).
La deuxième année, plus professionnelle, a certifié mon choix de devenir officier SPP. C’est la raison pour laquelle j’ai effectué mon stage au SDIS de Loire-Atlantique. J’avais pour mission « Analyse des effluents gazeux lors d’incendies industriels ». Pour faire plus simple et concret, je devais proposer au conseiller technique départemental NRBCe une procédure opérationnelle pour les sapeurs-pompiers afin de prendre en compte les fumées sur des incendies d’ampleur ayant pour cible la population. Je suppose que vous ferez un lien direct avec l’actualité… J’ai pour cela travaillé avec des services extérieurs comme par exemple Météo France ou Air Pays de Loire, et mis en œuvre le logiciels de dispersion atmosphérique ALOHA qui est utilisé par les sapeurs-pompiers, et que nous avions manipulé en cours précédemment à l’IUT.
Suite à cela, j’ai poursuivis en Licence PCSP afin de me préparer au mieux au concours. Une année encore plus professionnelle, dans la continuité de ce qui nous avait été enseigné jusqu’ici, mais avec un accent prononcé sur la préparation du concours. L’équilibre entre intervenants extérieurs et universitaires permettait d’avoir des apports complets, malgré quelques redites entre chaque intervenant. J’ai ensuite effectué mon stage à la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) rue des Pyrénées à Paris. J’étais au sein de la direction des sapeurs-pompiers, au bureau de la doctrine, de la formation et des équipements (BDFE). J’étais en charge de rédiger un guide de doctrine opérationnelle et un guide de techniques opérationnelles. J’étais avec un groupe de travail composé d’une vingtaine d’officiers issus de différents SDIS de France en qualité de conseillers techniques départementaux ou zonaux, d’officiers mis à disposition en état-major interministériel de zone, à l’école d’application de sécurité civile de Valabre, etc... C’était une expérience très enrichissante, je travaillais en open-space avec cinq officiers SPP issus de plusieurs départements de France, ce qui permettait d’avoir des interactions quotidiennes sur le métier d’officier, leurs expériences personnelles, les différences entre chaque département, etc.
En parallèle, je passe le concours externe de Lieutenant 1ère classe que j’obtiens un mois après la fin de mon stage en Juillet 2018.
Malgré tout, on me propose de poursuivre à la DGSCGC, ce que j’accepte en postulant en master ingénierie des risques (MIR) à l’université Paris-Descartes. C’est un contrat d’alternance (deux jours de cours, trois jours à la DGSCGC) qui me permet de continuer de travailler sur la doctrine et de poursuivre mes études. L’envie d’intégrer un SDIS et de commencer ma vie professionnelle prend le dessus fin Décembre où je postule au SDIS68 à Colmar, sur un poste vacant au groupement prévision-opérations, bureau mise en œuvre opérationnelle. C’est un poste en lien avec la doctrine départementale, qui me permettrait de travailler dans un département que je ne connaissais pas du tout. A l’issue de mon entretien en Janvier, on me propose un recrutement au 1er Février. La boucle est bouclée, le premier objectif professionnel est atteint !
Place désormais à l’école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers pour un an, où j’apprendrai les rudiments du métier d’officier sapeur-pompier, pour ensuite être chef de groupe à mon compte.
Je pense que lorsque l’on est convaincu de ce que l’on veut faire on peut y arriver, je conseille donc à chacun d’être mobile, motivé, et de se donner les moyens pour obtenir ce que l’on veut.
Bon courage à tous, dans le domaine que vous aurez choisi, épanouissez-vous !